Nuku Hiva, Taiohae, notre dernière escale aux Marquises. Ici, malgré la musique et les danses, nous nous préparons surtout pour la grande traversée qui nous attend : faire réparer nos ordinateurs qui décidemment n’aiment pas l’air salin, et embarquer nos derniers vivres, on trouve de tout ici, ou presque, les légumes se garderont 2 semaines, les citrons et pamplemousses encore plus longtemps, le scorbut, ce ne sera pas pour cette fois ci !
Un dernier mouillage splendide à Hanakena, où le village regorge de fruits et de petits cochons, nourris exclusivement à la banane et à la noix de coco….Le chemin qui mène à la cascade est une ancienne voie royale, la vallée était autrefois, comme bien souvent aux Marquises, beaucoup plus peuplée que maintenant : la civilisation est passée par là.
Pour être surs de revenir un jour on a jeté nos colliers et nos couronnes de fleurs dans la baie, mais l’alizé nous prend déja et c’est plein Nord que nous reprennons notre route.
Passé l’équateur la pêche reprend ses droits, et ce tazar d’ 1,30 mètre pour 15 kg, va nous nourrir pendant près d’un mois ! Frais, séché, en conserve, tout est bon ! Quelques passagers clandestins : un faucon qui ne pourra s’installer α bord, les fous bruns s’y opposent, les barques de la Saint Jean, comme en Méditerrannée, pulullent, quelques troupes de dauphins nous croisent. L’alizé nous accompagne jusqu’à la lattitude d’Hawaï, puis l’anticyclone joue à cache cache avec nous : des calmes, des coup de vent, mais nous n’avons pas vraiment envie d’arriver, les jours passent paisiblement, pratiquement pas de bateaux, seule la pollution, plastiques, engins de pêche, nous désole.
Quelques jours avant de retrouver la terre on aura la visite de requins, une baleine jubarte nous fera ses dΘmonstrations de saut, puis le froid nous accueille, nous entrons dans le détroit de Juan de Fuca, et c’est le Canada !
Nanaimo, île Vancouver : après 37 jours de mer, 4292 milles, nous retrouvons la civilisation, mais ici, au mouillage devant Newcastle island, réserve indienne des Snuneymuxw, nous restons dans la nature, et quelle nature ! Les bernaches du canada se promènent avec leurs petits tandis que les hérons sont servis à domicile, les cerfs et les biches viennent brouter le soir, les phoques barbottent, les aigles rodent dans les airs, et ce sont les gravelots, colverts, colibris, écureuils, ratons laveurs qui peuplent nos promenades. La vie sauvage explose, dans l’eau comme sur terre, et tout cela à deux pas de la ville, c’est ça la Colombie Britanique !
On trouve quand même le temps de s’occuper de notre Skøiern, trois mois de navigation depuis Panama auront eu raison des vernis !