San Francisco

Difficile de ne pas aimer San Francisco, encore plus pour des marins ! San Francisco c’est d’abord un port, une baie immense chargés d’histoire, où tout rappelle la mer, les bateaux et leurs équipages, que l’on soit à Oakland dans le bistrot que fréquentait Jack London, à Sausalito où les maisons flottent, à San Francisco au Pier 39 où se prélassent les otaries, sur les bateaux musées qui naviguent. La brume rythme les heures, les courants isolent Alcatraz, les pélicans se gavent, les perroquets sont libres, le spectacle est permanent.

Toujours le même accueil, la même chaleur, c’est l’Amérique

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Route Sud

C’est avec regret que nous quittons Ucluelet, nous serions bien restés plus longtemps, mais le vent est là, il faut en profiter pour faire les quelques 750 milles qui nous séparent de San Francisco. Dans notre tête et notre cœur nous restent les souvenirs, les amitiés, les amis, les images de cette nature splendide, les loups, les saumons, les loutres de rivière, les aigles, les baleines, les villages indiens qui gardent leur culture vivante, les musées gardiens de ce qui a failli disparaître.

Cette région du monde continuera de nous hanter pendant longtemps, très longtemps.

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Prince William Sound

Le Sound aura tenu ses promesses, certainement un des plus beaux endroits d’Alaska. Une féerie de montagnes, de glaciers qui se jettent dans la mer, pas d’habitations, seules quelques petites villes au fond des fjords, Cordova, Whittier, Valdez, vivant surtout de la pêche. Des loutres, leur bébé sur le ventre, des phoques qui se prélassent sur la glace, des baleines, des marsouins de Dall et des mouillages grandioses, des cascades, et des saumons ! Nous ne mangerons que cela pendant 3 semaines, et nous ne sommes pas rassasiés.

Après un mois dans le Sound il nous faut penser à repartir. Le Golfe d’Alaska n’est pas si facile et un bon coup de vent nous enverra nous réfugier à Yakutat, où nous resterons une semaine.

L’Alaska du Sud Est nous accueille de nouveau avec d’autres montagnes, d’autres glaciers, le mont Fairwheather, le mont La Pérouse , nous retrouvons les grizzlis à la pêche au saumon, puis Sitka, haut lieu Tlingit. Les russes y firent fortune avec les fourrures, les américains avec l’or, avant de se tourner, là encore, vers le saumon.

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Alaska, le chemin des écoliers

Quitté Nanaimo, Newcastle et Protection islands, quitté Vancouver, quittés nos amis. Bientôt un an que nous sommes ici, et la route pour l’Alaska est longue. Nous n’irons pas directement par la haute mer, le vent ne s’y prête pas, et puis nous voulons prendre le temps de découvrir à nouveau nos mouillages préférés : Squirrel Cove, Octopus islands, Growler Cove et notre ourse, cette fois accompagnée de ses deux petits, Alert Bay et ses totems. Puis, toujours plus Nord, God’s pocket, Fury Cove, Pruth bay et l’Hakaï Institut, véritable université nichée dans les îles, entourée des plongeons catmarin, chevaliers, grenouilles des arbres, et de loups que nous n’arriverons pas à voir. La nature explose, les lichens se font peintres, sculpteurs, les aigles nichent, les baleines soufflent, plongent, les orques patrouillent, les cascades regorgent de truites, les corbeaux sont amoureux, et c’est Prince Ruppert, la ville frontière.
De l’autre côté, en Alaska, la soeur jumelle, Ketchikan, encore imprégnée de l’aventure des chercheurs d’or en route pour le Yukon ou le Klondike, où la fortune quelquefois trouvée partait vite en fumée….De petits villages, isolés, beaucoup de pêcheurs. En Alaska on pêche souvent en famille, même les gros seneurs embarquent femmes, filles et garçons. Les villages indiens, comme Hoonah, nous accueillent, la culture des indiens Tlingit est très présente, elle n’a pas sombré dans le folklore, les artistes de maintenant n’ont rien à envier aux anciens, même si beaucoup de choses ont changé. Partout la même gentillesse, la même chaleur, nous n’avons pas besoin d’acheter le poisson, on nous le donne. Le paysage se transforme, les montagnes grandissent, les glaciers font leur apparition, les grizzlis aussi, les habitations plus rares, les villages ou les villes sont centrées sur la pêche. Le saumon est roi ici, en quelques mois les fortunes se font, à la senne, au filet ou à la ligne. Si les riches maisons canadiennes ont disparues, les touristes alimentent aussi l’économie, 7000 croisièristes en moyenne par jour, et jusqu’à 12000….
A Elfin Cove, dernière escale dans l’Alaska du Sud Est, nous découvrons l’or, celui du soleil couchant, avant notre traversée du Golfe d’Alaska. Le vent est favorable, nous marchons enfin à la voile. L’arrivée dans l’Hinchinbrook Passage sera tumultueuse et nous serons heureux de dormir tranquilles, bien à l’abri, entourés de pêcheurs, dans Deer Cove, ou les cerfs gambadent effectivement sur la plage.
Nous sommes dans le Prince William Sound.

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