Gambia

Deux semaines à remonter le fleuve Gambie sur 150 milles, et nous voici de retour à Banjul, prêts à partir pour la Guinée Bissau et les Bijagos. Quelle beauté la Gambie ! Encore plus de nature sauvage, d’animaux, d’oiseaux..la mangrove qui dépasse les 20 mètres, les pistes en latérite…On a appris à vivre comme les habitants du fleuve, à faire notre lessive à l’eau douce pendant la navigation, à manger ce qu’il y a, et comme c’est la saison sèche, donc l’hiver, des fois il n’y a pas grand chose. Mais on trouve toujours de l’eau, du pain, et la gentillesse des gens. Plein de gosses, des milliers semble-t-il, qui arrivent en pirogue ou à la nage dès qu’on s’arrête, ne nous laissant même pas le temps de mouiller l’ancre. Dick est toujours la vedette, Zoé chasse les chauve souris qu’elle dépose délicatement dans mes bottes une fois qu’elle les a occis…On s’est baladés dans la brousse, vu des varans, des chimpanzés, des singes, des hippopotames (de loin), des oiseaux dont on ne sait pas le nom, un très beau serpent, nageant dans le fleuve…. Les crocodiles sont resté cachés, tant pis ! Il fait moins chaud, la deuxième partie de la nuit et le matin sont même frais, 21-23°. Difficile de partir d’ici, une fois de plus, et il est dur de quitter des gens qui n’ont rien et qui nous donnent quand même.

Sénégal

Allo l’Europe, ici l’Afrique!
C’est vrai qu’on est sur une autre planète ici. Dakar et sa baie de Hann, si belle, mais si polluée, la vieille ville qui semble ne pas avoir bougé depuis 50 ans, et le temps fait son oeuvre, les faubourgs aux rues défoncées, aux petites échoppes genre bidonville, les taxis délabrés, les non moins délabrés « cars rapides », les innombrables files de camions surcharges…Et puis il y a la vie, les petits boulots, les gosses, les oiseaux extraordinaires. Après 2 semaines passées à faire les inévitables réparations, les formalités, soigner la grippe sans doute attrapée dans l’eau claire et profiter du Cercle de la Voile de Dakar, cap sur l’embouchure du Saloum, accompagnés par les pirogues, où les hommes apparaissent debout dans la mer… On nous avait dit que se serait peut être difficile à cause de notre tirant d’eau, mais on a fait les 2 passes d’entrée (et sortie..) sans problème. Pareil pour la Casamance où on a pris goût à naviguer avec des cartes imprécises sinon fausses, selon les renseignements des villageois et à la couleur de l’eau. Elle est splendide la Casamance, avec des villages comme on les imagine, les cases couvertes de palmes, des enclos et des cours soignés, des gosses partout qui nous font visiter leur domaine, des poules que Dick essaie d’attraper, des chèvres…Il y a Elinkine, avec ses pirogues en construction, son marché aux poissons, et les cahutes où on finit toujours par trouver ce que l’on cherche. Ziguinchor, cité déchue, où tout est à l’abandon où presque, paradis des oiseaux qui poussent dans les arbres, mais où, là aussi, on trouve tout. Les gens sont gentils, surtout dans les villages. Dans les villes la vie est plus dure, il n’y a pratiquement aucune infrastructure, pas d’assainissement…Il fait chaud, entre 35° et 38°, on transpire jour et nuit, mais on a choisi! Bientôt c’est Tabaski (l’Aïd El Kebir), et tous les moutons qui broutent et bêlent dans la rue vont finir égorgés, on va se planquer quelque part..
Vous l’avez compris, l’Afrique on aime, elle nous envoûte. Bientôt la Gambie, puis les Bijagos, et après on pensera à traverser.

Mindelo

Difficile de quitter Mindelo, mais bon, on a fait les formalités et lundi on appareille pour Sao Nicolao, puis Boa Vista et Sal. Dakar est prévu début octobre. Ici il fait bon vivre, les gens sont gentils, beaux, pas riches mais éduqués, le marxisme est passé par là. La ville et les gens sont étonnement propres, et pourtant il n’y a pas d’eau ! On a quand même eu droit à quelques pluies, et Skøiern avait bien besoin d’être lavé après plusieurs mois de sécheresse et de vents de sable. On a rasé Dick qui avait trop chaud, Zoé, elle, approfondit son art de la sieste.

Canarias

Hola amigos ! C’est bientôt l’heure pour nous de continuer plus sud, nous devrions quitter Hiero le 1er septembre, cap sur Mindelo, Cabo Verde. Les Canaries nous ont beaucoup plu, c’est très contrasté, mais nous avons toujours eu chaud et du vent. Ici à Hiero, Puerto de La Restinga, en plus du vent il y a une houle de sud qui casse tout dans le port. On s’en tire avec des défenses crevées, mais cela a été impressionnant. Graciosa a été le plus beau mouillage, La Gomera sans doute la plus belle, il nous faudra revenir ici plus longtemps. Gran Canaria nous a permis de faire les provisions pour quatre mois, on a de quoi voir venir. On continue à suivre la piste des grands navigateurs, Colomb à Bayonna et La Gomera, Vasco de Gama à Sines. Quand à Magellan, ce sera pour un peu plus tard…A San Sebastian de La Gomera les cartes de Martin Benaïm nous annoncent que nous allons vers l’inconnu !

(Les photos: Graciosa, puis Fuertaventura, le Pico del Tiede de Tenerife puis la Gomera, y compris Dick à la douche, Hiero et la cartes utilisée par Colomb)