Rio de La Plata

C’est toujours dur de partir, ça encore été le cas à Piriapolis, on s’était habitués, on laisse des amis là bas, mais bon, c’est la vie de nomade ! Le vent d’est nous à poussé jusqu’à Colonia del Sacramento, ultime étape uruguayenne, puis traversée du Rio de la Plata, navigation dans les chenaux réservés aux gros bateaux (notre tirant d’eau de 2,70m ne nous permet pas trop de fantaisies dans cet immense embouchure où les fonds sont bien souvent inférieurs à 2 mètres, et ça sur des centaines de milles…) puis le delta, mélange d’Afrique et de Louisiane, sillonné par les lanchas en bois vernis. Skoiern est amarré bien sagement pour deux mois à San Fernando, dans le rio Lujan, entre El Tigre et Buenos Aires. C’est très vert (il y a de l’eau partout), bourré d’oiseaux de toutes sortes, l’eau est couleur café au lait, de l’eau ferrugineuse comme l’expliquent les guides touristiques, mais il doit y avoir bien d’autres choses…L’Argentine nous plait. Comme en Uruguay il y a des chiens partout, qui sont libres et pas agressifs. Il est rare qu’on rentre au bateau seuls, on a toujours un compagnon à quatres pattes en plus, quand il n’essaie pas de monter à bord…El Tigre est très beau, San Fernando aussi, mais il ne faut pas marcher longtemps pour voir la misère et la pauvreté. Les « cartoneros » sont à tous les coins de rue, la vie est chère, et pourtant les gens sont gentils, accueillants, seules les voitures sont agressives. On a enfin retrouvé de vrais cafés où il fait bon prendre son temps, on retrouve de vraies librairies et on achète les fleurs dans la rue.

Carénage

Hola amigos ! ? Que tal ? ? Como estan?
Pour nous tout va bien, nous avons remis Skoiern à l’eau après trois semaines de carénage (encore !), et cette fois ci nous avons pris notre temps et notre bâteau est , presque, fin prêt pour affronter le Grand Sud. Encore un mois ici avant de nous promener le long de la côte Uruguayenne, et ensuite, mi septembre, ce sera l’Argentine. En attendant la population portuaire est toujours aussi abondante et variée, même les tortues viennent demander l’aide de l’homme pour se faire enlever les gros escargots (chinois parait-il…) qui les empêchent de nager correctement !
Pour certains l’été arrive enfin… mais pour nous l’hiver et bien doux, juste assez froid pour profiter du poële.

Piriapolis

On s’intalle pour l’hiver à Piriapolis, c’est tranquille, on a tout ce qu’il nous faut, le port est bien protégé, on va pouvoir se reposer et préparer la suite de notre voyage. On sent déja le Grand Sud ici. Beaucoup de bateaux viennent de l’Antarctique, où vont y aller et la Patagonie est presque un lieu de promenade pour les argentins où autres navigateurs. Les cultures espagnoles et italiennes se mélangent, se complêtent et il est dur de choisir entre la fabrique de raviolis et pâtes fraiches, l’asado ou la paella. Tout le monde se promène avec son maté, jeunes et vieux, le thermos d’eau chaude sous le bras, la « calebasse » à la main.

L’automne est là, l’hiver approche. Première grosse tempête, première flambée dans le poële, on a ressorti les polaires et les animaux sont passés sous la couette…

Automne

Eh voila, nous avons quitté le Brésil. A regret, car 2 mois c’est vraiment trop court, mais il nous fallait être en Uruguay suffisamment tôt pour essayer d’éviter le mauvais temps. On aurait voulu rester un an dans ce pays, tellement il est grand et varié. Et puis comme ça j’aurais pu maitriser le portugais avant de me remettre à l’espagnol. Avec la politique étrangère de notre cher pays cela ne risque pas d’arriver…
On a évité Rio et son carnaval et préféré le calme d’Ilha Grande. Là, malgré les flots de touristes on peut être tranquille au mouillage, faire sa provision d’eau et prendre sa douche sur la plage, directement avec l’eau de la montagne. Les décibels, se sont les oiseaux qui nous les fournissent au lever du soleil, quand ce ne sont pas les cris des singes qui manifestent leur mécontentement d’être dérangés.
Quelques milles plus loin c’est Paraty, haut lieu du tourisme, des artistes et des milliardaires. Ils ont remplacés les esclaves qui eux aussi arrivaient par bateaux entiers…La ville est très belle, envahie par la mer à chaque grande marée, on a bien aimé, profité des dernières noix de coco.
Rio Grande do Sul, notre dernière escale brésilienne, cachée au bout d’un long chenal. Encore un autre Brésil, on se croit presque en Europe, on retrouve l’herbe verte, il fait plus frais. De vrais gauchos se promènent en ville, fiers de leur costume, le cheval est roi. Les pêcheurs restent à quai, ils ont pêché tout le poisson, il ne reste plus grand chose, ici comme ailleurs….Le Musée océanografique soigne quelques manchots de Magellan, égarés, le vieux lion de mer fait des longueurs dans sa piscine.
En mer notre premier albatros, à sourcils noirs, puis les sternes arctiques qui remontent du pôle sud pour aller nicher dans l’arctique, notre premier pampero, à notre entrée en Uruguay. Il n’y a pas de doute, l’automne est là, il est temps de s’arrêter. Ici à Piriapolis nous devrions être bien, après une année à naviguer, 8862 milles depuis Paimpol. J’ai remonté la cheminée du poêle, on ressort les polaires, on reprend les soirées cinéma et le chat nous a rejoint sur la couette.