Rio Grande do Sul

 

Rio Grande do Sul, notre porte d’entrée au Brésil. Nous ne pensions pas nous arrêter si tôt, mais nous avions oublié la magie de la lagune, ses oiseaux, ses lumières, ses brumes. Tout est calme ici dans le « lagoa dos patos ». Les barques vont et viennent depuis l’isla dos marinhieros, chargées de cageots de salades et autres légumes pour le marché communautaire, à quelques pas d’ici. Les charrettes à cheval n’ont pas encore capitulé devant les voitures et camions, les chiens errants dorment dans la rue, les gauchos nostalgiques passent envellopés de leur grande cape noire doublée de rouge, bottes de cuir et berêt. Retrouvailles avec le portuguais chantant des brésiliens, avec les fruits, les légumes, le marché aux poissons….

C’est bon de retrouver le Brésil.

 

La Paloma

Il nous a bien fallu quitter l’Argentine, même si cela a été difficile de nous séparer de nos amis du « Club Vito Dumas » de Quequen, de laisser derrière nous les assados, la gentillesse et la bonne humeur de ces gens, toujours prêts à rendre service, à discuter, ou à partager une « Quilmes », la bierre nationale. Nous partons pleins de souvenirs et nous savons que nous reviendrons. Un dernier passage à Mar del Plata, le temps de visiter la frégate « Libertad », fraichement échappée de son escale prolongée à Tema, Ghana, victime des « fonds vautours », de faire un tour au musée, cette fois ci, Vito Dumas, de profiter encore une fois des ciels de la pampa. La mer a été gentille, un peu trop peut-être, et nous avons retrouvé l’Uruguay. Ici, à La Paloma, on se croirait parfois en Bretagne, tellement la mer est « brave ». Des dunes, des rochers, des forêts de pins et d’eucalyptus, des oiseaux, le phare, des plages immenses et presque désertes, des lagunes, des lobos bien sûr, mais plus discrets.
Le Brésil n’est qu’à soixantes milles, on va encore attendre un peu que les vents soient favorables, et nous ferons notre route au Nord, vers Panama et le Pacifique. Nous pensons avoir fait le bon choix, et nous ne pouvons pas regretter d’avoir connu cette Argentine où nous nous sentons si bien.

Une nouvelle route pour Skøiern

Hola amigos !
Nous sommes à Puerto Quequen (Necochea ), 38°33′,77 S / 58°42′,87 W , où nous sommes revenus après une tentative pour aller à Puerto Madryn. Mais les vents en ont décidé autrement. Après 4 jours de lutte nous avons rejoint Quequen, au très bon Club de yate Vito Dumas. Il nous semble que la saison est déjà très avancée, nous devions partir début novembre mais un petit séjour en clinique (pour le Capitaine) nous a retardé de plus d’un mois. Le temps est très instable, avec une forte proportion de vents contraires. Nous n’avions encore jamais navigué sous voilure aussi réduite, ni étions restés si longtemps à la cape, et nous savons que cela ne va pas s’améliorer, c’est encore pire plus sud. Alors, pour ne pas trop faire souffrir notre bateau, qui a quand même bientôt 100 ans, nous avons décidé de repartir par le Nord ( début mai 2013) via le Brésil, Tobago, Panama et le Costa Rica à la fin 2013, puis les Marquises et selon ce que nous ferons alors entre temps, le Chili et les canaux de Terre de feu en 2016, mais cette fois ci vent arrière et courant portant, ce qui fait toute la différence. Notre programme ne change pas, seulement un peu dans le désordre, nous n’avons pas encore renoncé à naviguer dans cette partie du monde qui occupe notre esprit depuis si longtemps.

Skøiern et son équipage vont bien.

San Fernando, Tigre, Buenos Aires

San Fernando, Tigre, Buenos Aires, tous ces lieux sont remplis d’oiseaux, de bateaux, d’arbres en fleurs, c’est l’Argentine telle que nous l’aimons déja. Ici c’est l’Europe d’autrefois transformée par la magie du continent, la nature exhubérante, le tempérament latin des immigrants. On croyait trouver la fraicheur, c’est l’été qui nous assomme, avec 35°, les orages et les pluies tropicales. Notre marina regorge d’oiseaux qui y nichent, les chevaux viennent y brouter en toute quiètude, les chiens de tous bords nous accompagnent. Notre séjour s’est un peu prolongé et nous a permis de profiter de Buenos Aires, » la Capital federal », de trainer dans les musées, les librairies, les ruelles, toutes choses dont nous faisons provision avant de quitter la civilisation pour le grand sud : San Telmo et ses antiquaires, ses bars à Tango, la Plaza de Mayo, où les traces des soufrances sont encore présentes, « folles de mai » ou vétérans abandonnés de la guerre des Malouines.. Notre connaissance, grandissante, de l’español nous rapproche chaque jour un peu plus de ces gens dont la gentillesse, la délicatesse, la proximité nous surprend toujours.
Bientôt, si la météo du rio nous le permet, cap sur Mar del Plata que les « porteños » commencent à envahir, l’été arrive ! On charge pour six mois de vivres car les épiceries vont devenir rares.