Ate breve Brasil

On ne se lasse pas du Brésil, Salvador où nous faisons à nouveau une bonne toilette à notre Skoiern, Jacare et João Pessoa où les gamins emmènent leurs troupeaux à cheval, où les lanchas sont encore le moyen de locomotion le plus pratique pour rejoindre les villages de l’autre côté du rio, Fortaleza et ses pêcheurs jugés sur leurs incroyables jangadas que l’on croise au large, quelquefois à des dizaines de milles de la côte, les pieds dans l’eau, debout  avec leur immense voile déployée comme une aile. Puis c’est le rio Para, en Amazonie, que l’on remonte jusqu’à Soure, sur l’île de Marajo. Les buffles y remplacent les chevaux et là encore c’est la magie du fleuve où tout se passe sur l’eau, les chevaux qu’on transporte en même temps que les humains qui patientent dans leurs hamacs, les zébus que l’on débarque un peu sauvagement, les pêcheurs qui nous entourent la nuit….On a retrouvé nos ibis rouges et cette fois ci on les a suivi dans la mangrove, on ne les reverra pas de sitôt…

 

Brasil sempre

Amigos ! Les caprices de la météo ne nous ont pas permis de nous promener avec les baleines des Abrolhos, nous les avons vu de loin seulement, quelques souffles et autres disputés à la grosse houle de sud, des fous bruns profitant de la traversée pour se reposer un peu, et puis, dans l’Etat de Bahia, la magie retrouvée de la mangrove, des pirogues, des saguis, petits singes acrobates et curieux…Tout se passe sur l’eau ici, du transport scolaire à celui des mules, on pêche à la voile, les derniers saveiros naviguent encore sans moteur, poussés par la brise et les courants. Découvertes, Cairu et les splendeurs de l’ancien couvent des jésuites, les ibis rouges qui poussent comme les coqueliqots à Maragojipe, Valença, ville grouillante sortie de la mangrove . La ressemblance avec l’Afrique est frappante, même les forts portuguais sont là ! L’eau nous entoure, c’est un entrelacs de rios, de bancs de sable et de vase hérissés de pièges à poisson, et partout la même chaleur, la même gentillesse. Dommage qu’on ne puisse pas rester plus longtemps….

 

 

Rio Grande do Sul

 

Rio Grande do Sul, notre porte d’entrée au Brésil. Nous ne pensions pas nous arrêter si tôt, mais nous avions oublié la magie de la lagune, ses oiseaux, ses lumières, ses brumes. Tout est calme ici dans le « lagoa dos patos ». Les barques vont et viennent depuis l’isla dos marinhieros, chargées de cageots de salades et autres légumes pour le marché communautaire, à quelques pas d’ici. Les charrettes à cheval n’ont pas encore capitulé devant les voitures et camions, les chiens errants dorment dans la rue, les gauchos nostalgiques passent envellopés de leur grande cape noire doublée de rouge, bottes de cuir et berêt. Retrouvailles avec le portuguais chantant des brésiliens, avec les fruits, les légumes, le marché aux poissons….

C’est bon de retrouver le Brésil.

 

La Paloma

Il nous a bien fallu quitter l’Argentine, même si cela a été difficile de nous séparer de nos amis du « Club Vito Dumas » de Quequen, de laisser derrière nous les assados, la gentillesse et la bonne humeur de ces gens, toujours prêts à rendre service, à discuter, ou à partager une « Quilmes », la bierre nationale. Nous partons pleins de souvenirs et nous savons que nous reviendrons. Un dernier passage à Mar del Plata, le temps de visiter la frégate « Libertad », fraichement échappée de son escale prolongée à Tema, Ghana, victime des « fonds vautours », de faire un tour au musée, cette fois ci, Vito Dumas, de profiter encore une fois des ciels de la pampa. La mer a été gentille, un peu trop peut-être, et nous avons retrouvé l’Uruguay. Ici, à La Paloma, on se croirait parfois en Bretagne, tellement la mer est « brave ». Des dunes, des rochers, des forêts de pins et d’eucalyptus, des oiseaux, le phare, des plages immenses et presque désertes, des lagunes, des lobos bien sûr, mais plus discrets.
Le Brésil n’est qu’à soixantes milles, on va encore attendre un peu que les vents soient favorables, et nous ferons notre route au Nord, vers Panama et le Pacifique. Nous pensons avoir fait le bon choix, et nous ne pouvons pas regretter d’avoir connu cette Argentine où nous nous sentons si bien.