Pâques

Adieu Panama et ses buildings pour riches, adieu nos fidèles pélicans, la longue route pour l’île de Pâques nous attend. Il nous surprendra, le Pacifique, immense désert salé, les rencontres seront rares, un fou par ci, une coryphène par là, pas de bateaux…
Il nous faudra tirer des bords, puis marcher plus de 3 semaines au près, mais la récompense est là : une courte d’escale d’à peine 24 heures dans la baie d’Anakena, le temps que le vent tourne et nous déloge de là. Le temps d’admirer les moaïs qui dégagent tant d’énergie, presque inquiètants, le temps d’admirer les troupeaux de chevaux qui broutent librement. Trop peu de temps, mais nous reviendrons, dans quelques temps, Pâques est sur la route du Chili…..

 

Canal de Panama

Une fois n’est pas coutume, cette fois ci nous avons été aidés par de fidèles reporters : merci à Emilie, Stéphane et Alain pour nous avoir suivis, photographiés, tracés…
Dimanche 26 janvier à midi appareillé de Shelter bay Marina pour le mouillage d’attente des « Flats », avec à bord 3 « handliners », Mario, Moricio et Juan, il nous faut en effet 4 équipiers en plus du barreur pour passer le Canal, plus 4 aussières de 38 m et 22 mm de diamètre, des défenses supplémentaires, et une inspection qui nous vaudra de rajouter 2 taquets à l’arrière et d’être mesurés à 16,80 m de long… A 16h00 l »advisor », Roy, (le Pilote), embarque et nous nous dirigeons vers la 1ère écluse de Gatun, admirant au passage les immenses portes qui vont équiper les nouvelles écluses. Nous suivons un cargo, le « Polarstream », qui éclusera en même temps que nous. A 18h00 les 3 écluses sont passées sans problème, et nous avons droit à une nuit dans le lac de Gatun, amarrés sur bouée. Nos équipiers en profitent pour se baigner, nous nous avons peur des crocodiles (en fait on en aura vu seulement sur la berge avant les écluses).
Lundi matin les singes hurleurs nous réveillent et à 06h45, Pilote à bord ( Hector ) . La traversée du lac est longue, 34 milles, le raccourci du « Banana cut » est fermé. Dommage, car c’est la nature à l’état brut mais nous devrons suivre le chenal dragué à – 12m.
A 12h45 nous entrons dans l’écluse de Pedro Miguel, avec 2 autres voiliers, amarrés à couple, suivis de près par le vracquier « Saga Wave », tiré par ses 8 « mules ». Ensuite ce seront les 2 écluses de Miraflores et à 15h30 « Skoiern » baigne pour la première fois dans les eaux du Pacifique !
Dures journées, demandant beaucoup d’attention, mais nous étions bien préparés et nos handliners et pilotes étaient de vrais pros. Le Canal de Panama est un ouvrage extraordinaire sur le plan technique, parfaitement organisé, en parfait état et nous avons pensé aux 20 000 vies humaines qu’a coûté la première tentative de Ferdinand de Lesseps.

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San Blas Colon

Nous quittons Grenade, cap à l’Ouest, toujours à la poursuite du soleil…Un bon vent arrière nous pousse et il deviendra vite fort, au large de la Colombie. Nous n’en apprécierons que plus le calme des San Blas. Etonnantes îles, ambassadrices des atolls du Pacifique, couvertes de cocotiers, émergeant de quelques dizaines de cm seulement. Les indiens Kunas les habitent, exclusivement. C’est leur pays, le Kuna Yala, arraché de longue lutte aux divers envahisseurs, même les plus modernes. La civilisation occidentale ne pénètre ici que peu à peu, les femmes gardent leurs costumes traditionnels, cousent des « molas » à la main, manient la pagaie de leur « ulu » aussi bien que les hommes. Ils se savent menacés par la montée des eaux et préparent déja leur établissement sur le continent.
Un peu plus loin, à mi chemin de Colon, Portobelo : Dans la baie on pourrait se croire encore au temps des galions espagnols chargés d’or, à terre les vestiges espagnols cotoient les bus bariolés de Panama, l’église San Felipe abrite le Christ noir, vénéré dans toute l’Amérique centrale, les vautours cerclent dans le ciel et la pauvreté se fait sentir….
Avant d’attaquer dans le Pacifique il nous faut une coque propre et nous refaisons une grande toilette à Skoiern sous les palmiers, à Shelter bay Marina, en face de Colon. La forêt toute proche et ses habitants nous attire aussi. Il fait chaud, c’est la sieste…

Et maintenant, le Canal !

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Tobago Grenada

Avec Tobago nous entrons dans l’univers des Caraïbes, un autre monde, où plus qu’ailleurs peut être l’histoire a laissé ses traces, l’esclavage, la domination économique. L’influence des grandes puissances est très sensible, nous sommes dans la sphère des USA et du Canada et autres, ce n’est plus l’Europe hispanique de l’Amérique du sud mais c’est aussi le royaume du reegae et des rastas!
Nous sommes restés près de 2 mois à Charlotteville, Tobago, jusqu’à ce que la douane nous fasse partir, nos animaux n’étant pas en règle….Dommage, nous aimions bien ce village tranquille, la forêt luxuriante où tout pousse, avocats, bananes, cacao, peuplée de tas de bestioles, les écureuils, les oiseaux, la baie survolée par les pélicans, les frégates et les fous bruns, les gens si acceuillants, si gais, les pêcheurs et leurs langoustes….
Mais bon, Grenada n’était pas loin. Ici à Prickly bay nous avons pu faire soigner le chien Dick dans la meilleure école vétérinaire de toutes les Caraïbes, St Georges University, faire faire de nouvelles lunettes pour le Capitaine, recevoir notre nouvelle grand voile, et ,ce qui ne gâte rien, visiter la plus vieille distillerie de rhum de l’île (attention, le rhum titre 70° !), les plantations de cacao et déguster le meilleur chocolat du monde. L’ïle est très belle, elle mérite bien son nom de Spice Island.
Après Noël nous allons repartir pour les îles San Blas et Panama, bientôt, très bientôt le Pacifique.