Archives de catégorie : Français

Le centenaire de SKØIERN à Grimstad

La route pour Grimstad passe par Douarnenez, où nous retrouvons notre charpentier et ami Jean Yves, Gwenaël le paysan, Fred le voilier…puis l’Aber Wrac’h, où le « Bel Espoir II » mue en un nouveau « Bel Espoir » que nous espérons bien rencontrer un jour sur les mers, Lézardrieux où l’ami Gilles nous attend pour nous emmener dans ses bois, Boulogne où les ancêtres de Capi, les Flahaut et les Bacquet, ont sévit quelques siècles auparavant….
A Kristiansand nous rencontrons les passionnés du « Hestmanden », de 1911, seul rescapé des quelques 1000 navires marchands norvégiens ayant servi pendant la 2ème guerre mondiale, puis le Blindleia, et enfin Grimstad

Dans les bois de Gilles : Au pied de mon arbre, ce géant de 34 m dans les bois de Kermarie, à Loguivy de la mer, vaut le détour : 34m de hauteur, 8,30m de circonférence, c’est un géant. Il aurait été arrêté à un moment de son existence, cet incident aurait provoqué la croissance de 5 ou 6 troncs qui lui donnent l’aspect d’une pieuvre. Les Bretons, grands voyageurs, auraient ramené des graines de pin de Monterey (pinus radiata), de la baie californienne du même nom. La météo du Goëlo semble convenir parfaitement à cette espèce de bord de mer. C’est impressionnant de voir vieillir ces arbres venus d’autres continents. A 140 ans le pin de Loguivy  est probablement l’un des plus anciens introduits en France, et le plus imposant en Bretagne, assurément ( d’après Mikaël Jézégou, technicien forestier des Côtes d’Armor)

 

Le 28 juillet, devant le chantier Jørgensen og Vik, maintenant musée privé de l’armateur Bergshav, « Skøiern », ex « Mars » retrouve sa soeur « Lady III », ex « Liv », un siècle plus tard ! L’émotion est grande, le spectacle de ces 2 bateaux magnifique, tant tout cela recèle de hasards, de volontés, d’acharnement pour que ces 2 voiliers, quasi identiques, se retrouvent 100 ans plus tard.
Fredrik Gude et sa famille nous recevront comme des amis, nous seront entourés de magnifiques voiliers classiques venus de tous les coins du fjord d’Oslo, nous aurons vécu un moment historique.

Nous étions là :
Anne Marie Della Casa, Patrick Chalmeau, Stéphane Chalmeau, Manon La Brousse, Enzo Chalmeau, Fredrik Gude, Cecilia Gude, Thomas Gude, Allman Gude, Chris Ennals, Peter Ennals, Mona et Arne….Zoé et Iris…

Avec Manon nous rejoignons Oslo, toujours hôtes de Fredrik au Osloforening, sur l’île de Herben, et nous lui faisons découvrir les musées de Bygdøy : le Fram de Nansen, le Gjoa d’Amundsen, le Kon Tiki de Thor Heyerdal, que Capi rencontra un jour à Djibouti, le musée Viking, et à Oslo nous tomberons sous le charme des scuptures de GustavVigeland dans le Frognerparken puis des peintures de Munch au Munch Museet.
Plus tard, toujours au Osloforening, Capi retrouvera Pele, son grand ami suédois….

« 1 de 2 »

 

Le centenaire de SKØIERN à Port Lay

Les tempêtes de l’hiver sont passées, notre bateau est prêt à partir pour la Bretagne, les vents tournent, alors on a quitté Santa Maria, embrassé les amis, cap au Nord Est. Il nous faudra pas longtemps pour arriver à A Coruña, sur un seul bord de largue…Juste le temps d’admirer cette ville magnifique et nous repartons, toujours au portant. Le vent est frais et il ne nous faudra qu’un peu plus de 2 jours pour rejoindre l’île de Groix.

Nous n’avons qu’un mois pour préparer notre fête, le temps a vite passé, mais le 9 juin, comme prévu, « Skøiern » est échoué à Port Lay pour accueillir nos familles et amis. Que d’émotions ! Voir notre bateau centenaire, à l’honneur dans ce minuscule port, où le Capitaine a vécu, à l’époque de « Jeunesse et Marine », il y a plus de 50 ans ! A Port Lay rares sont ceux qui n’ont pas navigué au commerce, quand ce n’est pas dans les mêmes Compagnies que nous…et des marins marchands, il y en a pour fêter « Skøiern », les amis sont là, venus de toute la France, comme nos familles.
La fête aura commencé la veille, dans les retrouvailles, le soir du 9 juin on essaiera de finir ce qui restait encore à manger, et à boire, sans y parvenir, et les jours suivants on continuera à profiter de cette île que nous aimons tant avec notre famille.
Ce fut une grande fête, pleine d’émotions, de retrouvailles, d’amitié, avec notre « Skøiern » plus beau que jamais, à se faire admirer à flot comme à sec.
Les Groisillons, en particulier à Port Lay, nous ont accueillis, aidés, on a dégusté ce qu’ils nous avaient préparé, on n’aurait pas pu choisir un meilleur endroit pour célébrer le centenaire de notre bateau.

Nous étions là :
Anne Marie Della Casa , Patrick Chalmeau, Emilie Cintas, Manon La Brousse, Kylian La Brousse, Enzo Chalmeau, Dany Nollez, « Nono » Nollez, Madeleine Nollez, Sophie Tallard, Jacques Chalmeau, Sophie, Alain Charpiat, Gaëlle Charpiat, Vincent, Lily, Elisa, Daniel Suzzoni, Pascal Basset, Paskal Morvan, Julien Lacote, Hanane Lacote, Lina Lacote, Reina Lacote, Jean Pierre Charrier, Brigitte, Pierre Fermon, Colette Fermon, Edith Lepage, Hervé Lepage, Eric Beyo, Martine Beyo, Fred Gourlaouen, Alain Jourdan, Patrice Menard, Gaëlle De Labrusse,Tao Morvan De Labrusse, Lucie Morvan De Labrusse, Rodolphe Rohart, Claude Guillot, Jean Guillot, Georges Maréchal, Jocelyne Maréchal, Claudine Gauguin, André, Monique Suzzoni, Eva Petendi, Thiery Froment « le conteur »,Yvon, Bernard,
Zoé et Iris,
Au téléphone : Maurice Bertoni, Henriette Millan, Hervé Lopez.

« 1 de 2 »

Açores

La route depuis Cuba, même si elle a duré 27 jours, ne nous aura pas paru longue. On ne s’est arrêtés ni aux Bahamas, ni aux Bermudes, n’ayant pas d’argent caché dans ces « paradis fiscaux », et surtout parce que les conditions météo nous poussaient à passer au Nord des Bermudes pour ensuite faire route à l’Est. Beaucoup de beau temps, des jours entiers sans toucher les écoutes, vent de travers, beaucoup de sargasses aussi, donc pas de poisson, et quelques jours avant Faial le spectacle de 4 baleines bleues que nous croisons, très près, une grande émotion ! On fera un bout de route avec Jean Louis Clémendot, lui s’arrêtera aux Bermudes et on l’attendra donc à Horta, en compagnie du cochon grillé offert par le Peter Cafe Sport, qui lui aussi fête son centenaire. Un petit saut à Graciosa qu’on ne connaissait pas encore, et là, on tombe sous le charme. Elles sont toutes différentes ces îles, et à Graciosa on appréciera le calme du port, la tranquillité de l’île, les longues promenades, les fêtes traditionnelles.
C’était prévu, Stéphane vient nous rejoindre à Horta avec Enzo et Louison. Bien sûr Manon est là aussi. Le programme est chargé : la caldeira, la rencontre avec les baleines, visite du Peter Cafe Sport avec « Peter »Jose Henrique Azevedo, la réfection de la peinture de Skøiern sur la jetée, et surtout, pour les hommes seulement … la montée du Pico, 2351m, le toit des Açores ! Une revanche sur le premier essai de 2007, une promesse accomplie. Ce fut magnifique, et grâce à notre guide Luis pas trop dur. Horta c’est aussi la  » Semana do Mar » , où le Capitaine, « Capi », aura le privilège d’embarquer sur une baleinière pour la procession de Nuestra Senhora da Guia (patronne des pêcheurs ), régates de baleinières, défilés, groupes folkloriques…Retour à Graciosa avec Manon, on visite les entrailles bouillonnantes de Furna do Enxofre, rencontre Catherine, marin échoué depuis longtemps dans le petit village de Luz, encore des fêtes, des touradas…
On pense bien sûr au retour, donc on s’approche, et on retrouve Praia da Vitoria que nous aimons beaucoup. Pas de fenêtre météo en vue, mais un cyclone qui nous pousse à nous mettre à l’abri à Ponta Delgada, puis toujours pour les mêmes raisons on se retrouve à Santa Maria.
Fin octobre, vu que le temps ne nous est vraiment pas favorable on décide donc d’hiverner à Vila do Porto, bien à l’abri dans cette petite île, nos familles et amis devront attendre encore quelques mois avant les retrouvailles. Santa Maria est très belle, peu peuplée, on peut se promener des heures durant en pleine nature, sans voitures, avec notre chien libre de courir, d’aller taquiner les vaches ou la mule de Yann…Le climat est meilleur que dans les autres îles, plus méditerranéen, un peu plus à l’écart des grosses tempêtes de l’Atlantique Nord. On profite aussi de cet hivernage pour faire les travaux que nous avions prévu, le petit chantier du port nous aide bien, et puis ce qu’on ne trouve pas sur l’île, il suffit de le commander, les colis mettent du temps mais ils arrivent, et à chaque fois c’est comme si c’était Noël.

Au printemps on rejoindra la Bretagne, on fera une belle fête pour notre bateau, avant de partir pour Grimstad et faire encore une belle fête.

« 1 de 4 »

 

Cuba

Cuba, nous voulions y aller, voir de nos yeux le dernier rempart socialiste qui résiste à son voisin, le géant américain, en dehors des clichés et des idéologies. Nous sommes entrés à Santiago de Cuba, citadelle ou reposent les cendres de Fidel Castro. Au départ cela a été dur d’accepter toutes les règles buraucratiques, nous empêchant d’utiliser le téléphone satellite, nous interdisant de promener Iris en dehors de la marina…mais bien vite la gentillesse et le pragmatisme des cubains nous a fait tout oublier. Noël, le chauffeur de taxi va me faire découvrir la ville, m’emmener partout où j’aurai besoin avec son taxi soviétique hors d’âge et aussi et surtout nous allons parler et il commencera à m’éclairer sur la vie des cubains. Pas facile cette vie, les salaires sont très bas, 8 euros par mois pour un ouvrier ! Et beaucoup de produits manquent, il faut donc se débrouiller, avoir souvent plusieurs emplois pour s’en sortir. L’éducation, la santé sont gratuites, mais les médicaments, même s’ils sont bon marché, sont payants. Les transports bon marché, efficaces, même si certains bus ressemblent à des transports de bestiaux….Une économie de pénurie, due pour une grande partie au blocus organisé par les USA, auquel se plient bien servilement nos dirigeants européens…En longeant la côte sud nous mouillerons à Marea del Portillo, village de pêcheurs, pauvres, vraiment pauvres. Heureusement la nourriture ne fait pas défaut, c’est la campagne et les petits cochons noirs courent de tous cotés, mais il n’y a pas grand chose d’autre. Un peu plus loin, à Cabo Cruz, village de pêcheurs également, on trouvera un village plus riche, il y a une école, les habitants semblent heureux de leur sort. Ce sera le fil conducteur à Cuba, les différences peuvent être très importantes selon l’endroit, même d’un quartier à l’autre.
A partir de Cabo Cruz nous longerons le récif, mouillerons dans les Jardins de la Reine, dans des eaux d’une clarté exceptionnelle. On a vraiment l’impression d’être dans un jardin, avec le corail, les gorgones qui oscillent dans le ressac, les rémoras, énormes, les barracudas qui font la sieste à l’ombre du bateau et où les pêcheurs viennent nous échanger du poisson et des langoustes pour quelques bières.
Puis Cienfuegos, cette ville magnifique, où le tourisme commence à se faire plus présent, avec une rue marchande telle qu’on le voit maintenant de partout. Là se sera Yasmani, le « bici taxi », qui nous fera découvrir la ville et qui nous aidera tout au long de notre séjour. Courageux Yasmani, qui pédale toute la journée pour payer la location de son bici, mais qui trouvera le moyen de nous inviter à boire une bière, à nous qui gagnons des centaines de fois ce que son travail lui rapporte…Il y a Garijo, qui nous accueille dans son jardin, un paradis pour les marins assoiffés de verdure, où tout est bio, (comme de partout à Cuba car il n’y a pas d’argent pour acheter des engrais ou des pesticides). Lui  devra de temps en temps vendre une poule pour pouvoir acheter les aliments pour celles qui restent…
Encore des mouillages de rêve près de Cayo largo, puis nous reprendrons la route vers l’Est après le Cabo San Antonio. Là changement de décor, nous mouillerons dans Cayo de la Leña, en pleine mangrove, loin de tout, sous le regard des hérons et aigles pêcheurs. Il nous faudra quitter ce petit paradis pour la Marina Hemingway, tout près de La Habana pour échaper au mauvais temps qui s’annonce. Encore un fois on fera provision de langoustes sur la route…
La marina Hemingway sera une surprise pour nous. D’abord elle est très grande, très verte, nos animaux pourront gambader à terre dans la verdure, et on aura beaucoup de contacts avec les autres plaisanciers, tous avec leur histoire, comme Jean Louis, le dialisé tour du mondiste, et bien d’autres.
Jorge, le chauffeur de taxi va nous faire découvrir La Havane, avec sa Chevrolet de 1949, l’âge du Capitaine ! Il nous emmenera tout d’abord au défilé du 1er mai, qu’on ne voulait rater à aucun prix : plus d’un million de cubains dans les rues, enfants, ados, étudiants, ouvriers, militaires, tout cela dans une ambiance chaleureuse, sans policiers ni service d’ordre. nous en prenons plein les yeux et le coeur, nous serons même interviewés par la presse locale !
Ce sera ensuite la visite de la Finca Vigia, splendide propriété d’Hemingway. Là aussi nous serons aussi surpris de voir à quel point la mémoire de l’amitié entre Fidel Castro et l’écrivain est restée vive. Amitié et respect mutuel, pour les hommes comme pour la révolution. Le yacht « Pilar » est là, parfaitement conservé, et Jorge nous emmenera jusqu’au petit port de Cojimar, d’où partait pêcher Hemmingway.
On va visiter La Havane bien sûr, avec le quartier neuf, très européen, La Havane Central, restée figée dans l’époque « arts déco », et Habana la Vieja, telle qu’à l’époque de la colonisation. Beaucoup de touristes bien sur, mais la ville est tellement belle. Le « Fusterlandia », tout près de la marina, avec ses mosaïques à la Gaudi ne fait pas exception à la règle.
On va repartir de Cuba avec le souvenir de ses gens chaleureux, généreux, qui se battent contre un quotidien quelquefois absurde, mais sans rancœur, sans amertume. Un pays magnifique, que la nature a privilégié mais qu’elle châtie implacablement chaque année avec ses cyclones, terre de contrastes qui ne mérite pas le sort que lui impose cet imbécile et fou dangereux de Trump.

« 1 de 5 »