Ushuaia, encore un lieu de retrouvailles de marins : Tristan, Second du » Lyrial », Federico et Laura, rencontrés il y a 4 ans à Piriapolis, et bien d’autres….Difficile d’imaginer ce que fut Ushuaia au temps des Bridges dans ce haut lieu du tourisme, la prison de Radoviztky abrite maintenant musée et artistes et ce n’est qu’à l’Estancia Harberton et Bahia Cambaceres que nous retrouverons l’atmosphère d’ « Aux confins de la terre », de Lucas Bridges. Lieux magiques, les montagnes au Nord, les plaines, les bois peuplés de chevaux libres, de renards, d’oies, de caranchos, les pinguinos de l’Isla Martillo au Sud, tout un monde où on s’attend à rencontrer les indiens Onas dans leur hutte ou Lucas dans sa cabane. Les descendants de Thomas Bridges vivent toujours dans l’Estancia, et si le le mouton et sa laine font partie du passé, restent les hangars, les ateliers, Amalia, la baleinière construite par Despar, le dictionnaire yaghan de Thomas Bridges, si souvent détourné, sinon volé, et un musée que nous font visiter de jeunes étudiants enthousiastes.
Le vent nous pousse, une nuit à Buen Suceso, mouillage sinistre faisant face au Détroit de Le Maire, puis l’île des Etats, bien gardée par ses courants violents. Nous resterons une semaine à Puerto Hopner, coupés du monde dans cet abri extraordinaire, à contempler le vol des condors, à veiller sur la couvée de canards vapeur, à écouter le bruit des cascades, avant de rejoindre d’autres îles mythiques, convoitées et contestées, les Malouines.