Bubaque, dernière escale africaine avant de nous retrouver seuls sur l’océan. Nous avons du mal à nous arracher de ce continent, et ce ne sont pas les quelques jours que nous venons de passer qui vont nous y aider. D’abord Cacheu, bien cachée derrière ses bancs de sable, défendue par son fort portugais orné de bronzes énormes : Henri le navigateur, Staline, Lénine…puis Bolama, ex capitale en ruine à l’ombre des fromagers géants, où nous avons refait le monde à coup de vin rouge avec le Gouverneur de la province, le Capitaine de port et le Directeur des pêches, puis les îles Bijagos où nous sommes aller mouiller juste là où allait se passer une cérémonie, interdite bien sûr aux non initiés. Etranges ces Bijagos, où se sont les femmes qui dirigent les cérémonies, où l’initiation dure 3 ans pour les femmes, 8 ans pour les hommes (ils doivent alors divorcer et partir dans la nature). Nous sommes arrivés à la fin de cette période, où les hommes allaient être enfin libres, et à la pleine lune les bombolong ont retenti toute la nuit. Les femmes sont en pagne, la tête rasée pour l’occasion, le Roi du village voisin est là, l’autre est mort et sera peut être remplacé….On a du mal à croire à tout ça, mais les endroits interdits existent, comme la forêt des filles défuntes, et le soir fatidique nous avons du changer de mouillage, et ça sentait la cana à des milles à la ronde.
Ibrahima le pêcheur nous a tout expliqué, lui qui est arrivé sur cette île il y a plus de 15 ans. Nous l’avons quitté, avec sa famille, chargé de plus de 50 kg de pamplemousses, d’oranges, de bananes…
On a du mal à imaginer que ce sera bientôt Noël, nous serons en mer, pas trop loin du Brésil, du moins on espère. Peut-être aurez vous de la neige?