Allo l’Europe, ici l’Afrique!
C’est vrai qu’on est sur une autre planète ici. Dakar et sa baie de Hann, si belle, mais si polluée, la vieille ville qui semble ne pas avoir bougé depuis 50 ans, et le temps fait son oeuvre, les faubourgs aux rues défoncées, aux petites échoppes genre bidonville, les taxis délabrés, les non moins délabrés « cars rapides », les innombrables files de camions surcharges…Et puis il y a la vie, les petits boulots, les gosses, les oiseaux extraordinaires. Après 2 semaines passées à faire les inévitables réparations, les formalités, soigner la grippe sans doute attrapée dans l’eau claire et profiter du Cercle de la Voile de Dakar, cap sur l’embouchure du Saloum, accompagnés par les pirogues, où les hommes apparaissent debout dans la mer… On nous avait dit que se serait peut être difficile à cause de notre tirant d’eau, mais on a fait les 2 passes d’entrée (et sortie..) sans problème. Pareil pour la Casamance où on a pris goût à naviguer avec des cartes imprécises sinon fausses, selon les renseignements des villageois et à la couleur de l’eau. Elle est splendide la Casamance, avec des villages comme on les imagine, les cases couvertes de palmes, des enclos et des cours soignés, des gosses partout qui nous font visiter leur domaine, des poules que Dick essaie d’attraper, des chèvres…Il y a Elinkine, avec ses pirogues en construction, son marché aux poissons, et les cahutes où on finit toujours par trouver ce que l’on cherche. Ziguinchor, cité déchue, où tout est à l’abandon où presque, paradis des oiseaux qui poussent dans les arbres, mais où, là aussi, on trouve tout. Les gens sont gentils, surtout dans les villages. Dans les villes la vie est plus dure, il n’y a pratiquement aucune infrastructure, pas d’assainissement…Il fait chaud, entre 35° et 38°, on transpire jour et nuit, mais on a choisi! Bientôt c’est Tabaski (l’Aïd El Kebir), et tous les moutons qui broutent et bêlent dans la rue vont finir égorgés, on va se planquer quelque part..
Vous l’avez compris, l’Afrique on aime, elle nous envoûte. Bientôt la Gambie, puis les Bijagos, et après on pensera à traverser.